Fabuleux récit de l'histoire des Elfes de Glace

Je m'en vais vous narrer la mystèrieuse légende des Elfes de Glace. Certains doutent de sa véracité, d'autres la croient mot pour mots. Alors la voici donc, à vous de vous en faire votre idée...

C'était il y a bien longtemps, alors que tous les Etres vivaient en paix. Cette histoire a commencé au sein du Village des Elfes de l'Eau. A cette époque, celui-ci était construit sur l'île au milieu du lac. Le roi, à l'époque, s'appelait Bsendar. Ses deux Conseillers, Syhin et Anam, étaient depuis toujours ses meilleurs amis. Syhin était une belle elfe à la peau bronzée, aux yeux vert profonds et aux cheveux d'un bleu sublime, Anam était souvent très triste, du fait que ses parents le haïssaient, avec la peau très pâle et les yeux bleu azur. Secrètement, les deux garçon était consumés par un amour sans pareille pour leur amie. Un jour, Anam dévoilà son amour à la Première magicienne. Celle-ci lui confia que ce sentiment était réciproque. Bsendar en ressentit un violent coup à l'estomac. Mais encaissa en silence. Durant longtemps, les deux Conseillers partagèrent un bonheur merveilleux, qui les emplissait de joie au point qu'ils ne remarquaient pas l'intense tristesse qu'ils provoquaient chez leur ami commun. Une année s'écoula ainsi. Un jour, alors que Bsendar recherchait la présence de la magicienne, il ne la trouva pas. Il ne la vit que très rarement les jours suivants et compris qu'elle le fuiait. Quand il réussit enfin à lui parler, elle lui fit clairement comprendre que son coeur, empli d'amour, ne laissait plus de place à leur amitié.

Au desespoir, il lui prit la main, qu'elle retira vivement pour le gifler. Le roi resta quelques instants sans comprendre, avnt de laisser éclater une haine trop longtemps contenue. Dans un acte totalement irrefléchi, il la propulsa à terre d'un prodigieux coup de poing. Regrettant aussitôt son geste, il se précipita vers elle et découvrit que son crâne s'était fracassé en heurtant le sol.

Syhin était morte.

1

Quand Anam apprit la triste nouvelle, il hurla son desespoir, voulant déchirer ses poumons aussi sûrement que l'était son coeur.
Le fardeau de la tristesse qui avait toujours ravagé sa vie le ratrappa à l'instant. Mais cette fois-ci, le chasseur refusa de laisser libre cours à ses larmes, laissant exploser sa colère. Il lâcha sa haine sur celui qui avait été son ami, s'en voulant aussi de n'avoir pas été auprès de Syhin comme il aurait du l'être faire.
Il décida de quitter la tribu du meurtrier de son seul amour. Une quinzaine d'autres elfes le suivirent, refusant d'obéir à un roi qui avait tué, compatissants envers le maleureux, ou même des proches de la défunte désirant noyer leur tristesse dans l'exil.
Anam décida de ne plus jamais aimer.
Il nomma la nouvelle tribu qu'il venait de créer "Elfes de Glaces", en allusion à ce que serait dorénavant son coeur. Ils allèrent vivre aux sommets des glaciers, là où personne ne les trouverait jamais, reniant toutes les traditions elfiques.

2

D'innombrables années s'écoulèrent, encore et encore, et enfin, les Elfes de Glace crurent avoir trouvé leur semblant de paix. Nombreux furent les rois à se succéder le trône, pas comme tous les Etres, non, mais de génération en génération, la couronne demeurant dans la même famille, transmise au premier enfant à naître leur illustre géniteur décédé. Le nom du roi Yaok, notamment, resta gravé dans l'histoire.

Ce fut un roi bon et généreux, qui pronait l'égalité, et désirait déclarer l'existence des Elfes de Glace aux autres elfes. Malheureusement, il n'eut pas l'occasion de mener à bien son projet, car il fut sauvagement assassiné par un elfe de sa tribu du nom de Horün, qui prit le pouvoir des siens par ce coup d'état. Ce fut un tyran qui accabla son pauvre peuple, n'hésitant pas à tuer pour l'exemple. Un jour, la petite fille de Yaok, une jeune elfe du nom de Mithrenniel, âgée de quinze ans, planta un couteau dans la gorge de l'assassin de son grand-père au péril de sa propre vie. Elle fut ensuite courronée reine à son tour, et remit en place la politique de son ailleul, bien que de façon moins directe, préférant par exemple garder l'existence de sa tribu sercrète, et ainsi à l'abri des conflits avec les autres espèces. La belle Mithrenniel fut la souverraine la plus apreciée, droite et juste, d'une douceur infinie et d'une gracieuse fermeté indéniable.

3

Mithrenniel régna longtemps, très longtemps, adorée par son peuple.
Si elle réussissait à affronter convenablement la lourde tâche qui lui incombait, c'était grâce à un lieu. La grotte de Cristal. Son sanctuaire. Dès qu'elle n'allait pas bien ou qu'elle était de méchante humeur, elle venait se réfugier en cet endroit, connu d'elle seule. Elle se sentait aussitôt apaisée, et l'atmosphère calme de cette grotte magnifique, recouverte de cristaux d'une grande pureté où venait se refléter le moindre rayon de lune ou de soleil, pouvait calmer le moindre de ses tourments. Alors qu'elle venait de fêter ses vingt-cinq printemps, la souveraine s'en retourna dans son havre de paix, pour le plaisir de savourer quelques rares instants de solitude. Alors qu'elle était allongée à même le sol dans sa grotte, ivre de plénitude, un malotru fit éruption dans son lieu sacré, que Mithrenniel s'était exclusivement réservée. A croc, elle lui bondit dessus et ils se battirent. Toutefois, l'autre se contentait d'esquiver ses coups (avec une adresse déconcertante), sans chercher à la frapper. Décontenancée, la reine se contenta de le plaquer contre une paroi et de lui demander d'un ton agressif ce qu'il faisait là. Il lui répondit d'une magnifique voix grave qu'il l'avait vue, et, subjugué par son apparence d'une beauté exotique, il l'avait suivit dans cet endroit, qu'il trouvait tout à fait à l'image de son interlocutrice. Elle le lâcha et lui ordonna de ne plus jamais revenir ici. Il plongea ses prunelles dorées dans les siennes, d'un bleu froid. Ce fut comme de la lave coulant sur la glace. Brûlant, impressionnant, terrifiant même et à la fois magnifique, merveilleux et fantastique. Quand enfin ils parvinrent à détacher leurs regards, ils surent qu'ils ne serait jamais plus les mêmes. Mithrenniel s'enfuit en courant.

Les jours suivants, elle espéra ne plus jamais le revoir, tandis que tout son être lui criait qu'elle ne pourrait jamais l'oublier. Enfin, un soir, au bout de six jours de lutte intérieure, elle revint dans sa grotte. C'était idiot, car elle avait interdit à l'autre Elfe d'y retourner, mais quelque chose au plus profond d'elle-même lui intimait l'ordre de se rendre à nouveau dans la grotte de Cristal. Ce qu'elle fit.

Son instinct ne l'avait pas trompé, l'Elfe était bien là, assis au milieu de la grotte, auréolé de rayons de lune. Il était fascinant au-delà des mots : sa chevelure auburn était magnifique et sa peau scintillait d'un éclat doré. Il lui tournait le dos. Il était vêtu d'un pourpoint de velours rouge et avait l'allure d'un prince. Mithrenniel s'avança avec une discrétion infinie, mais l'autre se retourna quand même, sûrement alerté par la battements effrénés de son cœur. Il se leva avec une grâce féline et marcha jusqu'à elle. A nouveau, leur regard se cherchèrent. Il se contemplèrent de longues minutes. Puis le magnifique elfe tendit la main, et s'empara de celle de la jeune fille. Puis leur lèvres se rencontrèrent, se savant faites pour cet unique instant, destinées à se trouver.

Suite à cette merveilleuse soirée, les deux elfes se retrouvèrent chaque semaine dans la grotte de Cristal. Mithrenniel apprit que celui qu'elle aimait était un Elfe du Feu (c'était le seul elfe qui ne soit pas du peuple de Glace qu'elle aie jamais rencontré) et qu'il s'appelait Salnan, "soleil" en elfique. Leur relation était fusionnelle et d'une perfection totale. Tous deux s'aimaient, et était confidents, d'une complicité fantastique, chacun n'ayant aucun secret pour l'autre. Ils avaient trouvé leur âme sœur.